HYPNOSE THÉRAPEUTIQUE
Qu’est-ce que l’hypnose?
Il s’agit d’un état physiologique que nous connaissons tous. Si vous êtes automobiliste, vous aurez déjà remarqué que lorsque vous êtes absorbé par un sujet qui vous préoccupe, vous pouvez conduire d’une manière automatique et ne pas remarquer le chemin parcouru. Si vous êtes cinéphile ou passionné de littérature, il vous est probablement arrivé d’être pris par une histoire au point de ne pas entendre les propos d’une personne s’adressant à vous. En fait, l’état hypnotique est un état d’attention durant lequel notre esprit est tellement accaparé par une idée, des images internes, des sensations ou des émotions que nous sommes momentanément indifférents à la plupart des aspects de la réalité extérieure. Certaines fonctions psychiques sont mises en veilleuse au profit d’autres processus, notamment inconscients, ce qui nous permet de fonctionner mentalement de façon différente et d’être plus ouverts sur nous-mêmes.
Comment cela fonctionne-t-il?
Tout le monde peut être hypnotisable mais à des degrés variables. Certaines personnes ont la capacité d’entrer dans des états hypnotiques profonds, et d’autres pas. Les premières parviennent à oublier complètement leur environnement et à s’absorber dans leur réalité intérieure pour y faire des expériences extraordinaires. Les autres vivent une transe légère, entrent à l’intérieur d’elles-mêmes tout en restant en contact avec l’extérieur. La capacité à expérimenter des états hypnotiques dépend non de l’hypnotiseur mais de la personne qui est hypnotisée.
Cette technique inquiète car elle fait perdre le contrôle de soi.
Cette crainte est notamment liée aux spectacles. Dans la grande majorité des cas, le praticien ne peut pas imposer à une personne des actes qu’elle ne souhaite pas commettre ou subir.
Des chercheurs ont mené une expérience : faire croire au sujet que le verre d’eau posé sur la table contient de l’acide sulfurique et lui demander de jeter le contenu sur une personne présente. Aucun des hypnotisés n’a lancé le contenu du verre.
L’hypnose requiert la participation du patient, qui reste présent et assiste à ce qui se passe en lui. Pendant qu’une partie de lui est engagée dans le travail hypnotique, une autre reste en position d’observateur. L’hypnose thérapeutique n’a pas pour finalité de soumettre le patient, mais au contraire d’augmenter son propre contrôle sur lui-même, d’explorer avec lui ses potentialités insoupçonnées et inutilisées.
Comment se déroule une séance d’hypnose ?
– La thérapie débute par un, voire plusieurs entretiens préliminaires. Ceux-ci sont indispensables pour créer une interaction de qualité, une relation de confiance entre le thérapeute et vous. Par ailleurs, ils s’imposent par la nécessité de recueillir un certain nombre d’informations. Le praticien veille à récolter les éléments importants concernant votre vie et fait une anamnèse sérieuse de la problématique motivant votre demande de traitement. Ces entrevues préalables permettent donc d’établir un bilan qui précise l’indication de l’hypnose et, le cas échéant, sa contre-indication. Au-delà de ce bilan d’évaluation, cette étape préparatoire permet aussi de démystifier l’hypnose et de répondre à vos questions. Il s’agira principalement de vous rassurer si vous êtes inquiet et de vous raisonner si vous attendez de cette technique des effets magiques et instantanés, vous débarrassant de tout effort personnel. Lorsque les conditions sont réunies, l’hypnothérapie proprement dite peut commencer.
– La séance d’hypnose proprement dite débute par une induction. L’induction n’est rien d’autre qu’une technique qui vous aide à entrer dans un état de focalisation intérieure. Les méthodes d’induction sont très nombreuses et ont pour point commun de fixer l’attention que ce soit sur un objet (un objet que vous choisissez librement dans la pièce, une croix ou un point dessiné sur une de vos mains, etc.), des sensations physiques (par exemple, la relaxation, la lourdeur progressive du corps ou la respiration) ou des images mentales (par exemple, un bon souvenir). Le praticien vous invite à vous absorber dans le souvenir agréable de sorte que vous oubliez ce qui vous entoure. Pour ce faire, il vous aide à « voir », « entendre » et « sentir » les différents aspects de la situation. Votre esprit conscient habituel « décroche » et votre inconscient émerge. Les inductions des premiers états hypnotiques sont en moyenne d’une quinzaine de minutes. Cependant, cette durée se réduit le plus souvent d’une façon notable au fur et à mesure des séances.
Il arrive souvent lors des premières séances d’hypnose que le patient n’ait pas l’impression de vivre une expérience particulière et il lui faudra un certain apprentissage pour accéder à des états plus profonds. Notons cependant que la profondeur de la transe n’est pas nécessairement un critère de qualité. Des résultats thérapeutiques étonnants peuvent être constatés à la suite d’expériences hypnotiques superficielles. On peut comparer le travail psychologique à la natation. On peut nager aussi bien dans la petite et dans la grande profondeur d’une piscine. De même, on peut réaliser un travail de qualité aussi bien dans une transe légère que dans un état hypnotique profond.
– L’état hypnotique étant induit, des idées thérapeutiques et des solutions créatives vont vous être présentées. En hypnose ericksonienne, contrairement à l’hypnose traditionnelle, la suggestion n’est pas un ordre, mais une possibilité de faire une expérience nouvelle dans une attitude de disponibilité.
Une suggestion n’est qu’une suggestion et votre inconscient est libre de la refuser ou de l’accepter, en partie ou totalement. Le thérapeute n’a pas pour but de vous inculquer des solutions toutes faites, mais de vous permettre de faire émerger vos propres aptitudes internes.
Dans certains cas, le thérapeute peut mener des séances interactives dans lesquelles votre inconscient est « questionné » ou directement mobilisé pour solutionner une problématique spécifique. Citons parmi d’autres la technique de l’affect bridge (pont affectif) et celle du somatic bridge (pont somatique) utilisées respectivement pour connaître l’origine d’un problème psychologique et d’une maladie organique. Certains souvenirs douloureux peuvent faire l’objet d’un scénario réparateur. Le thérapeute vous aide à revivre en hypnose les scènes pénibles et à les transformer de sorte que vous puissiez les expérimenter avec les ressources dont vous avez manqué alors. Mentionnons encore la régression en âge, utile pour retrouver des moments problématiques du passé et la progression dans le futur qui vous aide à vous projeter dans un avenir débarrassé du problème.
– L’achèvement d’une hypnose se fait progressivement. Le praticien accompagne le « réveil » en comptant (par exemple, de 1 à 3 ou de 0 à 10) et en vous demandant de remonter progressivement à chaque chiffre énoncé. Il peut également vous inviter à revenir à vos notions habituelles de temps et d’espace à votre propre rythme.
L’hypnose offre un large choix d’outils thérapeutiques utilisés par des thérapeutes d’orientations diverses (comportementalistes et cognitivistes, systémiciens, psychanalystes, praticiens EMDR, etc.).
Elle permet d’atténuer et de faire disparaître des symptômes gênants (comportements inadéquats, douleurs, etc.), mais également d’identifier et de traiter leurs causes sous-jacentes. L’autohypnose, quant à elle, aide à réduire l’anxiété, à gérer le stress, à induire un état de relaxation et à redonner un sentiment de contrôle de soi. Elle permet également de renforcer le traitement d’une problématique en dehors des séances de thérapie (par exemple, troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil, problèmes de confiance en soi, etc.).
Les techniques hypnotiques s’avèrent précieuses dans la thérapie des problèmes tant psychologiques que somatiques. Dans certains cas, elle constitue la méthode principale de traitement ; dans d’autres, elle est un complément efficace d’autres pratiques (EMDR, thérapie comportementale et cognitive, etc.).
Les désordres anxieux (stress, phobies diverses, anxiété généralisée, crises d’angoisse, spasmophilie, peur des examens, trac des artistes et des sportifs, troubles obsessionnels, etc.), les traumatismes psychiques (agressions physiques et morales, accidents, abus sexuels, terrorisme, etc.), les événements pénibles (deuil, séparation, difficultés professionnelles, etc.), la dépression, le manque de confiance et d’estime de soi, les tics, le bégaiement, les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), les addictions (tabagisme, alcoolisme, toxicomanie), les troubles du sommeil sont quelques-unes des indications psychologiques de l’hypnothérapie.
Les techniques hypnotiques sont également utiles aux étudiants et aux sportifs dont elles renforcent la motivation et favorisent les capacités de concentration et d’apprentissage. Elles sont aussi un adjuvant précieux à la thérapie EMDR (stabilisation de l’état émotionnel).
Au niveau somatique, l’hypnose apporte un réel soulagement dans les douleurs chroniques (notamment, céphalées, migraines, névralgies, douleurs cancéreuses, etc.), l’asthme, les acouphènes (sifflements ou bourdonnements d’oreille), les ulcères, les colites, le psoriasis, l’eczéma, etc. Elle est également salutaire dans l’accompagnement des maladies graves telles que le cancer et le SIDA (diminution de l’anxiété, réduction des effets secondaires des traitements, amélioration du confort de vie, survie prolongée). Il convient cependant de dénoncer énergiquement les propos abusifs de certains charlatans qui estiment que l’hypnose peut se substituer aux thérapies médicales dans ces maladies graves et conduisent leurs patients vers une mort certaine. Signalons encore que certains dentistes et anesthésistes y recourent lors d’opérations chirurgicales en lieu et place d’une anesthésie locale.
(*contenu écrit par Evelyne JOSSE, http://www.resilience-psy.com/)
Et pour les enfants ?
Là où les adultes résistent parfois à se détacher de la réalité et à laisser parler leur subconscient, les enfants réagissent très différemment. Ils sont très réceptifs et ont une imagination débordante facilement accessible. Mieux encore, ils n’ont aucun préjugé sur l’hypnose et parviennent très facilement à accéder à leurs ressources intrinsèques. De plus, la forme ludique et agréable des séances d’hypnose permet aux enfants de participer avec plaisir et motivation.
Quelles sont les principales indications de l’hypnose chez l’enfant ?
L’hypnose peut être une aide très efficace pour les troubles émotionnels tels que les peurs, les phobies et l’anxiété. Mais aussi, une tristesse ou toute autre perturbation pouvant survenir suite à un évènement de vie (deuil, séparation, divorce des parents, déménagement, etc), des difficultés scolaires, la timidité, le manque de confiance en soi, les troubles psychosomatiques (tels des maux de ventre récurrents, …) les troubles du sommeil, cauchemars, l’énurésie. Elle est utile aussi dans les douleurs induites par un soin ou un traitement médical (vaccin, soins dentaires ou soins à l’hôpital par exemple), …
Comment se déroule une séance ?
En premier lieu, il s’agit de concevoir l’hypnose comme un outil thérapeutique que l’on pourra utiliser dans le cadre d’une psychothérapie. Ainsi, avant toute hypnose, le psychologue prendra le temps d’échanger avec l’enfant, de comprendre ce qui le dérange dans sa vie, ce qui lui pose problème, ce qu’il aimerait changer, ses émotions … Cela peut se dérouler sur plusieurs séances.
Lors de la première séance, un temps d’échange avec les parents est bien sûr nécessaire pour obtenir des informations sur l’histoire de l’enfant, l’histoire de la famille, connaître le ressenti des parents face au problème, etc… Un enfant ne peut être complètement dissocié de l’environnement dans lequel il évolue, ainsi en fonction de la problématique les parents pourront être sollicités dans la psychothérapie.
C’est en fonction de ce qu’amène l’enfant et ses parents que le thérapeute pourra alors décider d’utiliser l’hypnose ou non, maintenant ou plus tard, pour l’aider à traverser ses difficultés, à trouver des solutions, des ressources.
Lors de la séance d’hypnose, le thérapeute peut utiliser une variété de techniques et de formes d’hypnose pour induire cet état de conscience modifiée, y compris la visualisation, des histoires, des marionnettes et des jeux de rôles. L’approche employée est très ludique, si bien que les petits patients passent généralement un très bon moment !
A partir de quel âge peut-on pratiquer l’hypnose ?
Avant trois ans. L’hypnose ne s’utilise pas de manière formelle mais davantage par des outils de distraction utiles pour réaliser un geste médical ou un examen chez un enfant très sensible à son environnement sensoriel. Par exemple le bercement, le toucher de matières moelleuses, la chaleur, etc, apportent une aide pour installer une atmosphère tranquille et rassurante.
De 3 à 6 ans. L’enfant est entré dans le langage verbal et développe son imaginaire. Ainsi le recours aux jeux et aux contes hypnotiques offre de nombreuses possibilités. Le travail hypnotique peut être plus formel.
Après 6 ans. Les possibilités de traitement par l’hypnose sont au plus forts, car l’enfant garde ses facultés d’imagination tout en étant capable de réfléchir et de construire de véritables raisonnements.
A l’adolescence. Les possibilités de l’hypnose sont nombreuses à la condition que l’ado soit curieux et participatif…
Emilie SENEZ
Psychologue – Hypnose à Metz
Tarif consultation Hypnose : 70€
La Sécurité sociale ne prend pas en charge les consultations de psychologie, mais certaines mutuelles proposent un remboursement. N’hésitez pas à prendre contact avec votre complémentaire santé.
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